dimanche 4 mai 2014

Premiers choix refusés, que faire ?

Si l’on n’obtient pas ce qu’on veut sur APB, il existe au moins trois solutions de repli. La première consiste à postuler en procédure complémentaire. Les candidats qui, le 23 juin, n’obtiendront pas ce qu’ils souhaitent peuvent voir la situation se débloquer lors des deux phases d’admission suivantes, les 4 et 14 juillet. « Avec les élèves qui démissionnent de formations dans lesquelles ils sont acceptés et les résultats du bac qui arrivent entre les deuxième et troisième phases de réponses, un candidat en attente peut être accepté lors des phases suivantes, relève Murielle Astier, conseillère d’orientation psychologue au Service académique d’information et d’orientation (SAIO) de Grenoble. Toutefois, il n’y a pas de très grands mouvements entre le début et la fin de la procédure APB : entre 10 % et 15 % des élèves obtiennent un vœu mieux classé. »

Dès la deuxième phase de réponses, l’élève dont les vœux sont en attente ou refusés peut entamer la procédure complémentaire, qui court du 5 juillet au 15 septembre. Cette période permet de postuler pour des places restées vacantes dans des filières sélectives et non sélectives. Les vœux formulés lors de la procédure régulière restent valables et prioritaires.

« Les établissements qui n’ont pas fait le plein s’inscrivent en procédure complémentaire, explique Françoise Paliod, conseillère d’orientation psychologue au SAIO de Paris. Toutes les formations ayant des places disponibles n’apparaissent pas dès le 5 juillet, il faut donc se connecter tous les jours pour suivre les évolutions. » Les plus demandées n’apparaissent généralement plus dans cette phase. Si la majorité des licences ne sont pas sélectives, certaines ont une capacité d’accueil limitée. Lorsqu’elles n’ont pas fait le plein du premier coup , « certaines rouvrent ces places en procédure complémentaire pendant quelques jours. Il faut donc valider ce choix rapidement », conseille Mme Astier. Mais la procédure complémentaire n’est pas une seconde chance d’examen de dossier pour une formation pour laquelle un élève a déjà été refusé.

La deuxième solution est de donner une nouvelle forme à son projet professionnel. Par sécurité, les élèves placent souvent une licence non sélective en dernier vœu, au cas où tous leurs premiers choix seraient refusés. « Le choix par défaut n’est jamais conseillé, mais il est fréquent, constate Hélène Bernard, conseillère d’orientation-psychologue au centre d’information et d’orientation (CIO) de Lille.Certains découvrent une filière qui leur correspond, d’autres non. Il existe des procédures de réorientation en fin de premier semestre dans les universités. Elles permettent d’opter pour une autre filière et de ne pas perdre une année. »

Pour éviter un choix par dépit, mieux vaut envisager toutes les possibilités et les anticiper. « Il faut élargir ses vœux, reprend MmePaliod. Certains métiers exigent un parcours type mais d’autres sont accessibles de différentes manières. Il est possible par exemple d’intégrer une école d’ingénieurs après une prépa postbac ou, par les admissions parallèles, après un BTS, un DUT ou l’université. » « Les CIO, ajoute Mme Astier, peuvent renseigner sur la sélectivité des filières. La diversification géographique des vœux est également pertinente. »

Troisième solution, enfin, s’inscrire dans un établissement qui ne figure pas dans APB. Il en existe beaucoup. Quoi qu’il en soit, les candidats qui, en septembre, débutent dans une filière qui était leur dernier choix, ou choisissent une autre voie, peuvent mettre leur année à profit, rassurent les professionnels de l’orientation. « Il est important de rester dans une démarche de construction de son CV et d’être capable d’expliquer ce qu’on a fait, indique Mme Bernard. Avec une année au pair, on améliore son niveau de langue, on cultive son goût pour l’international. Suivre une première année de licence développe l’autonomie et les méthodes de travail. Autant d’arguments pour postuler une seconde fois dans les filières visées, car les notes ne sont pas les seules à compter. Il faudra aussi se réinscrire sur APB. »

Durant cette année, l’essentiel est de ne pas rester passif. « Il faut profiter de tous les enseignements méthodologiques si on est en licence, travailler sur son orientation, se questionner sur les raisons d’un premier échec, explique Clarisse Petrynka-Stein, proviseure en Ile-de-France. Et déculpabiliser : depuis deux ans, les élèves qui se réorientent après une première année de licence et les élèves de terminale sont prioritaires sur APB. »

Le Monde, le 11/02/14

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