jeudi 23 janvier 2014

Hausse des taux de TVA : quelles conséquences pour les entreprises ?

Avec de nouveaux taux, la gestion de la TVA impacte directement les entreprises. Mais de manière différente selon les activités et les clients. Conseils d’experts pour y voir plus clair sur la stratégie à adopter.


Cette fois, on y est. La hausse des taux de TVA destinée à financer le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), est entrée en vigueur le 1er janvier 2014. Le taux normal, appliqué à la majorité des biens et prestations de service, est passé de 19,6% à 20% . Le taux intermédiaire, lui, a augmenté de 7% à 10%. Sont concernés la restauration, la vente de produits alimentaires préparés, les transports, les travaux de rénovation dans les logements anciens… Quant au taux réduit, il reste à 5,5%. Il s'applique aux abonnements gaz et électricité ou encore aux produits alimentaires de première nécessité. Bonne nouvelle, les travaux de rénovation thermique, qui devaient passer de 7 à 10%, sont finalement ramenés à 5,5%.

Quelles conséquences pour les entreprises ? « En BtoB, la hausse de TVA est totalement neutre puisque l'entreprise cliente récupère la TVA, explique l'expert-comptable Xavier de Labarrière. En revanche, elle est pénalisante en BtoC. Les dirigeants doivent faire un arbitrage : augmenter leur prix ou diminuer leur marge. Or il existe des seuils psychologiques. Un consommateur est attentif au prix final et il peut renoncer à un achat si le prix passe, par exemple, de 9,99 à 10,30€. Mieux vaut alors rogner sur sa marge. »

CHANGEMENT DE TAUX DE TVA : QUEL IMPACT SUR VOS FACTURATIONS ?

Anne Touchain dirigeante de Tinteo, fabricant d'appareils et assistants auditifs, partage ce point de vue. « L'effet de seuil est fort. Sur notre site internet, les prix affichés sont 199€ pour l'amplificateur d'écoute et 299€ pour le casque. Si nous répercutons le changement de TVA, nous franchirons une barre symbolique. Nous préférons donc faire le dos rond et absorber la hausse », témoigne-t-elle. L'impact financier ? 55 centimes pour l'amplificateur d'écoute. Tinteo commercialise également ses produits via des distributeurs. A l'heure de renégocier les contrats, en avril 2014, Anne Touchain espère que ses partenaires seront disposés à assumer le surcoût.

Attention à l'harmonisation des tarifs
Les entreprises qui choisiront de répercuter tout ou partiellement l'augmentation de la taxe sur les prix devront mettre à jour l'étiquetage des tarifs TTC, les catalogues, prospectus et autres documents commerciaux. Une opération qui générera immanquablement des coûts. Et des risques de couacs dans les points de vente. S'il existe une différence entre le prix affiché en rayon et celui lu en caisse, c'est le tarif le plus avantageux pour le client qui sera appliqué.

Notez également que les entreprises qui choisissent d'augmenter leurs prix risquent de se trouver au dessus des prix pratiqués par leurs concurrents. Bref, l'arbitrage sur la stratégie tarifaire n'est pas à prendre à la légère.

Le casse-tête de la déclaration de TVA

Autre point de vigilance : la comptabilité. Veillez à ce que vos devis et factures soient à jour. Bonne nouvelle, les logiciels sont généralement automatiquement mis à jour par les éditeurs. Mais mieux vaut s'en assurer.

Pour Xavier de Labarrière, la principale difficulté se trouve en aval. « La déclaration de TVA sera extrêmement complexe pour les prestataires de service, en particulier ceux qui ont beaucoup de petits clients. Prenez une entreprise qui doit faire sa déclaration trimestrielle au 31 mars 2014. Elle devra relever facture par facture les règlements soumis à l'ancien et au nouveau taux. Et il est possible qu'une même facture comporte les deux taux si une première prestation a été réalisée en 2013 et une seconde en 2014. Il leur faudra probablement une année pour sortir de ce casse-tête. »

Bref, les entreprises qui n'ont pas de comptable auront intérêt à sauter le pas si elles peuvent dégager un budget pour le faire.

Source : Les Echos, 13/01/14

Doliprane, Efferalgan et Dafalgan au cœur d’une terrible bataille pour l’emploi

De Lisieux à Compiègne en passant par Agen les élus se mobilisent pour convaincre le gouvernement de ne pas toucher aux médicaments anti-douleur. La volonté des pouvoirs publics de permettre de substituer des génériques au Doliprane affecterait ses ventes. Une décision combattue par les laboratoires.

La volonté des pouvoirs publics de permettre de substituer des génériques au Doliprane affecterait ses ventes... - DR


Est-ce la préoccupation d’une libre concurrence entre les laboratoires pharmaceutiques et les fabricants de génériques qui va l’emporter ou bien le souci de préserver l’emploi chez Sanofi et BMS en France ? A l’heure actuelle, l’avenir du Doliprane, de l’Efferalgan et du Dafalgan est suspendu à la question : le pharmacien pourra-t-il, dans les prochains mois, un générique du paracétamol au Doliprane, à l’Efferalgan ou au Dafalgan mentionné sur la prescription ou bien continuera-t-il comme aujourd’hui à ne pas pouvoir le faire ?


Début décembre, à la suite d’une requête de l’Autorité de la concurrence, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a engagé une instruction pour étudier la possible inscription d’un « groupe paracétamol » au répertoire des génériques, démarche nécessaire pour que le pharmacien puisse substituer le paracétamol aux produits de marque en contenant. Le cas du Doliprane, de l’Efferalgan et du Dafalgan constitue en effet une exception puisque le brevet les protégeant a expiré depuis longtemps, mais, lorsqu’ils sont prescrits, le pharmacien ne peut leur substituer un générique du paracétamol. « Un courrier a été adressé à Sanofi et à BMS pour qu’ils fassent part de leurs remarques », explique-t-on à l’ANSM. Les réponses qui doivent parvenir à l’Agence au plus tard le 6 février seront prises en compte par l’ANSM, qui rendra ensuite son verdict.


Si l’ANSM est la structure techniquement responsable de la décision, il est clair que le sort du Doliprane et consorts se joue ailleurs. Le chiffre d’affaires qu’ils génèrent (222 millions pour le Doliprane pour les neuf premiers mois de 2013) se trouvera en effet amputé si la possibilité de substituer est accordée. Au-delà de la procédure de consultation officielle, Sanofi et BMS ne restent pas les bras croisés. « Leurs directions des affaires publiques sont sur le pont agitant la menace des pertes d’emplois », raconte un syndicaliste. Y compris au plus haut niveau, au ministère de la Santé et à Matignon (contactés, ceux-ci sont restés injoignables). Et, dans la mesure où la fabrication et la distribution des trois produits concernés occupent plus d’un millier de personnes en France, dont les emplois sont menacés, les syndicats sont eux aussi engagés dans un lobbying très actif, notamment auprès des parlementaires.
Concurrence contre emploi


Si le pharmacien obtient le droit de substituer, Sanofi et BMS vont perdre des ventes, non pas tant du fait des écarts de prix (5 centimes par boîte de Doliprane) qui devraient de surcroît disparaître fin 2014 (un alignement sur le prix des génériques est prévu) qu’en raison du système dit des « marges arrière ». A prix égal, ce système rend plus attractive pour le pharmacien la vente de génériques. Leurs fabricants pourraient donc bénéficier du déplacement des ventes et accroître leur production, éventuellement en France, avec des créations d’emplois à la clef, mais qui ne compenseraient sans doute pas les suppressions chez BMS et Sanofi. Encore, faudrait-il d’ailleurs qu’ils ne soient pas contraints à une baisse de prix supplémentaire à l’occasion de l’inscription au répertoire des génériques. « La boîte de paracétamol vendue 1,90 euro au public est mise dans le circuit de distribution par les fabricants à 0,80 euro, ce qui rend difficile une baisse supplémentaire », explique-t-on au Gemme, syndicat qui regroupe les fabricants de génériques


Quant à l’Assurance-maladie, avec l’écart de prix actuel, le développement des génériques pourrait lui faire économiser une dizaine de millions d’euros sur les 276 qu’elle consacre actuellement au remboursement du Doliprane, mais, avec l’alignement des prix, cette économie interviendra de toute façon. L’amélioration de la concurrence sur le marché pharmaceutique français vaut-elle la perte de centaines d’emplois ? C’est cette question que devra finalement trancher le gouvernement.
Mobilisation maximale à Agen


« Nous demandons l’arbitrage du Premier ministre. Le gouvernement français ne peut arbitrer en défaveur de l’emploi sur notre territoire. Ce qui est vu par les Parisiens comme un simple arbitrage est explosif chez nous. Cette procédure doit être suspendue et nous demandons la création d’une mission interministérielle afin de trouver un équilibre », martèle le maire d’Agen, Jean Dionis du Séjour. L’usine Bristol-Myers Squibb (BMS) d’Agen produit 400 millions de boîtes de médicaments, dont la moitié de paracétamol sous ses marques Efferalgan et Dafalgan. Plus gros employeur privé d’un département peu industrialisé, le site emploie 1.400 salariés, dont 550 personnes directement concernées par le paracétamol produit et commercialisé sur place. Si la décision de l’Agence du médicament (ANSM) était appliquée, les fabricants de génériques seraient autorisés à proposer des remises de 17 % et même de 50 % aux pharmaciens, contre seulement 2,5 % pour ceux vendant les marques. Pour la direction de BMS, ce serait le scénario catastrophe. « Cela aura des conséquences sur l’emploi, mais aussi sur l’export, qui représente 40 % des produits fabriqués à Agen. Nos volumes étant moins importants, coûts fixes augmenteraient et nous serions moins compétitifs », insiste Benoît Gallet, vice-président des affaires publiques de BMS France. Dès lors, depuis le 6 décembre, date à laquelle Bristol-Myers Squibb a reçu la lettre dans laquelle l’ANSM explique son projet, ce sont aussi les employés qui sont mobilisés, craignent même « pour la survie du site », insiste Bruno Bourthol, représentant de l’intersyndicale : « Nous avons connu la même situation sur le marché espagnol et nous avons perdu 70 % du marché. » La députée Lucette Lousteau et le président du conseil général, Pierre Camani, député, ont écrit au Premier ministre pour lui faire part du « vif émoi » suscité en Lot-et-Garonne par le projet. Ils soulignent l’investissement de 230 millions d’euros du groupe industriel ces dix dernières années et insistent sur les « conséquences catastrophiques » de cette mesure, qui mettrait en danger les 3.600 emplois induits concernés par l’activité du site BMS d’Agen.

Catherine Ducruet et Frank Niedercorn

Source : Les Echos, 23/01/14

mercredi 22 janvier 2014

Pépites émergentes

Les marchés en forte croissance aiguisent de longue date l'appétit des multinationales. Mais l'Inde, la Russie, la Chine ou les Philippines voient aussi prospérer des groupes locaux prometteurs.


Sachant que 300 millions d'Indiens, soit l'équivalent de la population des Etats-Unis, n'ont jamais utilisé de dentifrice, on comprend que cela aiguise les dents de certains qui ont fait leurs calculs. Pour McKinsey, d'ici à 2025, la consommation annuelle dans les marchés émergents s'élèvera à 30.000 milliards de dollars contre 12.000 en 2010. En 1990, les ménages gagnant plus que 10 dollars par jour, le niveau à partir duquel on peut consommer mieux, s'acheter des réfrigérateurs ou des téléviseurs, étaient environ un milliard sur une population mondiale de 5 milliards. Et, pour la plupart, ils vivaient à l'Ouest. D'ici à dix ans, ils seront plus de 4 milliards sur 7,8 milliards d'hommes et, surtout, près de la moitié de la consommation mondiale viendra de la planète émergente.


Source  : Les Echos, 16/01/04

Inde : du mercure et des métaux lourds dans les cosmétiques de L’Oréal et Unilever ?

Selon une organisation environnementaliste, les cosmétiques commercialisés en Inde par des multinationales comme L’Oréal ou Unilever et par des firmes nationales contiendraient des taux parfois élevés de substances toxiques comme le mercure, le nickel ou le chrome. Le Centre for Science and Environnement, basé à Delhi, a fait analyser des échantillons de plusieurs dizaines de produits de beauté de marque. Il dénonce un contournement cynique des standards sanitaires en vigueur.


L’ensemble des résultats des analyses et des explications très complètes du Centre for Science and Environnement (CSE) et les commentaires de l’organisation sont accessibles ici (en anglais).

Selon le CSE, plusieurs rouges à lèvres commercialisés par le groupe L’Oréal sous diverses marques (YSL, The Body Shop, Maybelline/Gemey...) contiennent du nickel et du chrome, parfois à des taux élevés (L’Absolu nu de Lancôme). Mais les allégations ne semblent épargner aucun de ses concurrents. La présence de produits toxiques concerne aussi bien les produits commercialisés par les multinationales du secteur (L’Oréal, Procter & Gamble, Unilever...) que par des groupes indiens ou asiatiques.

Concernant les crèmes de blanchiment de la peau, le Center for Science and Environment a retrouvé des traces de mercure dans, notamment, L’Oréal Pearl Effect, Garnier Men Power Light (groupe L’Oréal), Olay Natural White (Procter & Gamble), Fair & Lovely (Unilever) et, à un taux très élevé, dans Ponds White Beauty (Unilever). Au total, 44% des crèmes de blanchiment contenaient du mercure. 50% des rouges à lèvres testés contenaient du chrome et 43% du nickel.

La législation indienne prohibe théoriquement l’usage du mercure dans les cosmétiques, et impose des limites strictes à la présence de produits comme le chrome. Mais, selon le directeur adjoint du CSE Chandra Bhushan, en Inde, « les standards restent faibles, ce qui explique que les entreprises contournent les règles. Et il n’y a pas d’effort pour appliquer ces standards » [1]. En Inde, le secteur des cosmétiques connaît un véritable boom depuis plusieurs années.

Les firmes incriminées ont nié la validité scientifique des résultats annoncés par le CSE. Un porte-parole de Lancôme (groupe L’Oréal) a déclaré : « Nous n’utilisons pas de métaux lourds comme ingrédients de nos produits et nous respectons entièrement la régulation indienne et internationale en matière de cosmétiques. » Auparavant, le CSE avait contacté toutes les entreprises concernées, et L’Oréal avait refusé de répondre. Sa filiale The Body Shop avait répondu de son côté en incriminant des traces de métaux lourds naturellement présentes dans l’environnement.

Ainsi que le rappelle le CSE, des tests similaires réalisés aux États-Unis ont également révélé la présence massive de métaux lourds et de produits toxiques dans les cosmétiques commercialisés dans le pays.

Source : http://www.multinationales.org/ , 22/01/14
Observatoire des multinationales, social, écologique, politique

mardi 21 janvier 2014

L'Inde tend les bras aux investisseurs étrangers

Le gouvernement indien a montré cette semaine sa détermination à attirer les investissements étrangers, notamment en déroulant le tapis rouge à deux multinationales britanniques. Après plusieurs années d'une politique teintée de protectionnisme, l'Inde à commencé il y a plus d'un an à libéraliser plusieurs secteurs de l'économie, afin de relancer la croissance et contrer une inflation inquiétante.

Le secteur ferroviaire, un secteur-clé à investir pour les groupes étrangers.

Le gouvernement a donné son feu vert au géant de la grande distribution Tesco ainsi qu'à l'opérateur Vodafone cette semaine pour investir de manière plus conséquente en Inde.

Un changement significatif dans la politique économique de New Delhi ? C'est en tout cas le signal qu'a donné assez clairement le gouvernement du Manmohan Singh. Son ministre du Commerce, Anand Sharma, a déclaré cette semaine qu'il allait poursuivre la libéralisation des règles pour l'investissement étranger dans les semaines à venir.

On a appris cette semaine que la multinationale britannique Tesco, troisième grand distributeur mondial mondial, deviendra le premier groupe dans son secteur à établir une chaîne de supermarchés en Inde en rachetant 50% du groupe indien Trent, avec qui elle a signé un accord de franchise depuis 2008.

De son côté, Vodafone, qui est déjà bien implanté en Inde, a obtenu l'autorisation de racheter 100% de ses opérations indiennes, Vodafone India Limited. Ces accords ne sont pas encore finalisés, mais il serait plus qu'étonnant que le gouvernement s'y oppose.

Enrayer l'inflation

L'Inde, qui s'était jusqu'à présent montrée assez protectionniste, est aujourd'hui soucieuse d'attirer des investissements étrangers. Rappelons que la percée de Tesco arrive tout de même plus d'un an après l'ouverture aux étrangers du commerce de détail, en septembre 2012. Cette réforme avait été assez impopulaire en Inde, où de nombreux commerçants craignent ne pas pouvoir concurrencer les grandes chaînes.

Les nombreuses contraintes règlementaires en Inde ont notamment découragé le géant américain Wall-Mart, qui a mis fin à sa joint-venture avec son partenaire indien en octobre dernier. Ces contraintes auraient également failli décourager Tesco, qui a pourtant pris soin d'adopter une stratégie moins agressive pour pénétrer le marché indien.

Mais le gouvernement indien cherche maintenant clairement, et même désespérément, à attirer des investissements étrangers, qui ont chuté de 15% par rapport à l'année dernière, sur la même période d'avril à octobre. L'objectif est d'enrayer ainsi l'inflation de la roupie et de relancer la croissance, qui est à 5%, le taux le plus faible depuis 10 ans, et cela bien sûr, avant les élections en mai!

Le secteur ferroviaire, un marché mammouth

Le gouvernement indien a déjà assoupli les règles pour l'investissement étranger dans plusieurs secteurs de l'économie l'année dernière, notamment dans la défense, les télécoms, les marchés boursiers, ou encore le raffinage. Il est maintenant question d'y ajouter le secteur ferroviaire, jusqu'à présent très protégé. Cela pourrait être approuvé par le gouvernement dès ce mois-ci, afin de donner du sang neuf à un secteur assez mal en point.

Compte-tenu de l'ampleur du réseau indien, ce secteur représente un marché énorme. D'autant plus qu'une bonne infrastructure ferroviaire, avec notamment une meilleure connectivité entre les mines et les raffineries, et les ports, ne peut-être que bénéfique pour la croissance industrielle du pays.

Source : R.F.I., 3/01/14

L'Inde veut exporter son sucre sur un marché mondial déjà saturé

L'Inde va subventionner les exportations de sucre pour assurer un revenu aux paysans. Décidément, le marché mondial du sucre déborde.

Un commerçant de canne à sucre au marché de gros de Chennai, en Inde, le 12 janvier 2014.

Le sucre de l'Inde va bientôt se déverser sur le marché mondial, ce qui risque d'aggraver encore le déclin des cours mondiaux. L'Inde n'a pas l'habitude d'exporter du sucre. Généralement, la production nationale, pourtant deuxième récolte au monde, a plutôt du mal à contenter les Indiens, premiers consommateurs de sucre de la planète. Mais depuis deux ans, la mousson fait des merveilles dans les champs de canne de l'Uttar Pradesh : la production indienne de sucre a dépassé 25 millions de tonnes deux années de rang, c'est bien plus que les besoins des Indiens. Avec un stock de près de 9 millions de tonnes de sucre cumulées, le marché indien est saturé, les prix indiens du sucre raffiné se sont du coup effondrés et, avec eux, les marges de l'industrie du raffinage. Car ces raffineurs indiens achètent la canne à sucre aux paysans à un prix fixé à l'avance par chacun des Etats. Au bout du compte, l'industrie sucrière indienne est endettée vis-à-vis des paysans, elle ne leur a versé que la moitié de leur dû depuis octobre 2012. 

Mais 2014 est une année électorale, le vote paysan est crucial, le paiement des arriérés qu'on leur doit également ! C'est pourquoi le gouvernement de New Delhi a coup sur coup décidé deux mesures pour soutenir l'industrie sucrière : l'équivalent d'un milliard de dollars de prêt sans intérêt aux raffineurs ; et le 16 janvier dernier, l'annonce d'un soutien aux exportations de sucre non raffiné, qui pourraient, espère l'industrie indienne, trouver preneur auprès des raffineries étrangères, de plus en plus nombreuses, par exemple en Afrique. En résumé, des subventions pour combler l'écart entre les coûts indiens du broyage et les cours mondiaux très déprimés. Jusqu'à 4 millions de tonnes de sucre brut indien pourraient rejoindre le marché international, déjà submergé par les récoltes pléthoriques du Brésil et de la Thaïlande. Les prix mondiaux du sucre vont continuer de fondre, ils ont déjà perdu la moitié de leur valeur en deux ans et demi.
Source : R.F.I, le 16/01/14

Quand 1 % de la population détient 50 % des richesses mondiales

Les inégalités économiques se sont accrues depuis le début de la crise, constate lundi l'ONG Oxfam dans un rapport publié à la veille de l'ouverture du Forum économique mondial de Davos. Près de la moitié des richesses mondiales sont aux mains de 1% de la population.


L’édition 2014 du World Economic Forum de Davos débute cette semain

La question des inégalités sera au cœur du prochain Forum économique mondial de Davos qui se déroule du 22 au 25 janvier prochains dans la station suisse . Dans son rapport intitulé « En finir avec les inégalités extrêmes » publié lundi sur son site français, l’Oxfam , une organisation non gouvernementale (ONG), apporte sa pierre à l'édifice en montrant que les inégalités se sont encore accrues dans la plupart des pays depuis le début de la crise en 2008.

« Même si la crise a momentanément entamé la part des richesses mondiales détenues par les plus riches, ces derniers se sont depuis largement rattrapés", indique ce rapport. Près de la moitié des richesses mondiales sont aujourd'hui détenues par 1% de la population ( contre 2 % avant la crise ), pointe l'ONG en soulignant que les 85 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population.

Ces 1% les plus riches _ leur richesse est évaluée à 110 trillions de dollars _ ont augmenté leur part de revenu dans 24 des 26 pays pour lesquels des données sont disponibles entre 1980 et 2012 (voir le Top 10 des milliardaires en 2013 ). Près de 7 personnes sur 10 vivent dans un pays où l'inégalité économique a augmenté au cours des 30 dernières années, rapporte Oxfam (voir l’étude ci-dessous).


Les 1% des personnes les plus riches en Chine, au Portugal et aux États-Unis ont plus que doublé leur part de revenus national depuis 1980. L'Europe ne fait pas exception. La fortune combinée des 10 personnes les plus riches d’Europe (217 milliards d'euros) dépasse le coût total des mesures de relance mises en œuvre dans l’Union européenne entre 2008 et 2010 ( 200 milliards d'euros). Même dans les pays réputés plus égalitaires comme la Suède et la Norvège, la part de revenus allant aux 1% les plus riches a augmenté de plus de 50%. De quoi apporter de l’eau au moulin du Forum économique mondial a identifié les disparités de revenus grandissantes comme un risquepour les progrès humains

Déréglementation financière

LOxfam impute notamment l’aggravation des inégalités à la déréglementation financière, aux systèmes fiscaux biaisés et à l'évasion fiscale. Ainsi, depuis la fin des années 1970, 29 des 30 pays pour lesquels Oxfam dispose de données appliquent un taux marginal d'imposition plus faible pour les tranches les plus riches de la société, ce qui s'accompagne très souvent d'une hausse des revenus avant impôt pour le 1 % en haut de l’échelle.

Elle dénonce également la confiscation des recettes issues du pétrole et de l'extraction minière, des ressources vitales qui échappent aux budgets nationaux. Selon les données de la Banque mondiale, les sommes détenues offshore s'élèveraient à 18,5 trillions de dollars contre 15,8 trillions pour le PIB des Etats-Unis "Les inégalités économiques extrêmes aggravent d'autres inégalités et ont des conséquences négatives sur l’économie et la réduction de la pauvreté tout en exacerbant les problèmes sociaux. D’un côté, les profits des entreprises, les salaires des dirigeants et les transactions boursières battent chaque jour de nouveaux records, et ne montrent aucun signe de ralentissement, tandis que de l’autre, le chômage et la précarité augmentent", souligne Sébastien Fourmy d’Oxfam France. Un rapport de l’Organisation Internationale du Travail également publié lundi chiffre à près de 202 millions le nombre de chômeurs dans le monde en 2013.

Oxfam établit enfin un lien entre les inégalités économiques extrêmes et la confiscation du pouvoir politique par une riche élite qui ne gouverne que pour servir ses intérêts. Alors qu'une autre étude, réalisée par WealthInsight pour le magazine "Spear", prédit une explosion du nombre de millionnaires en 2014 _ leur population devrait bondir de près de 500.000 rien qu’aux Etats-Unis _ l'ONG tire la sonnette d'alarme : "Sans une véritable action pour réduire ces inégalités, les privilèges et les désavantages se transmettront de génération en génération, comme sous l'Ancien régime. Nous vivrons alors dans un monde où l'égalité des chances ne sera plus qu'un mirage", conclut-elle.

Source : Les Echos, 20/01/14

Les enseignes se rebellent contre les centres commerciaux

Les magasins se plaignent du niveau des loyers et des charges. Ils attendent beaucoup du projet de loi Pinel. En 2013, la fréquentation des centres commerciaux a diminué de 1,7% et le chiffre d’affaires de 1,6 %.

Les enseignes se rebellent contre les centres commerciaux.

Ce n’est pas le projet de loi le plus médiatique mais, le 28 janvier, Sylvia Pinel, la discrète ministre du Commerce, présentera à l’Assemblée un projet de loi du commerce visant à « garantir l’équilibre des relations entre bailleurs et commerçants », c’est-à-dire entre les enseignes et les propriétaires des murs de leurs magasins, notamment les centres commerciaux. Le texte prévoit, entre autres, la généralisation au centre-ville de l’ILC, l’indice des loyers commerciaux, en lieu et place de l’ICC, l’indice des coûts de construction, qui épouse la volatilité des matières premières et la possibilité de lisser les hausses de loyer sur plusieurs années (la hausse annuelle ne devra pas dépasser les 10 %).


Pour les enseignes, au-delà de mesures techniques sur la question, elle-même complexe, des baux commerciaux – domaine où le classique 3-6-9 est loin d’être la règle –, c’est l’occasion de monter au créneau pour protester contre l’inflation des loyers et des charges. Dans un communiqué commun, l’Alliance du commerce – pour les principales chaînes de vêtements (Zara, H&M, La Halle, etc.), de chaussures, les grands magasins (Printemps, Galeries Lafayette) comme les autres grandes enseignes du centre-ville (Monoprix, C&A) – et Procos, fédération rassemblant 260 enseignes (dont Darty, Décathlon, Conforama, la FNAC) appellent à « améliorer la situation des commerçants ».
Crise et concurrence de l’e-commerce


Sont en jeu, les hausses de loyer, mais surtout celles des charges qui ont progressé de 20 % à 30 % depuis 2007. « Aujourd’hui, le loyer, les charges et les taxes afférentes à la surface de vente représentent 15 % du chiffre d’affaires et sont parfois supérieures aux frais de personnel des magasins, explique Claude Boulle, président exécutif de l’Union du centre-ville, l’une des trois composantes de l’Alliance du commerce. Alors que, sous l’effet de la crise, la fréquentation des centres commerciaux baisse, tout comme les ventes des magasins. » De fait, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) a reconnu la semaine passée que la fréquentation des « malls » avait diminué , pour la deuxième année d’affilée, de 1,7 %, et le chiffre d’affaires global du secteur de 1,6 %.


De son côté, Procos a réalisé une enquête indiquant que, pour la première fois, les enseignes allaient peut-être, à l’avenir, ouvrir moins de points de vente qu’elles n’en fermeront. « Nous sommes à une période où chaque magasin d’une chaîne est considéré comme un centre de profit à part, résume Pascal Madry, directeur de Procos. L’époque où les enseignes conservaient des unités non rentables pour faire des économies d’échelle est révolue. » Conséquence : si la vacance globale des centres commerciaux demeure stable, à 5 %, celle des centres ouverts depuis 2000, notamment en centre-ville, s’accroît et peut aller jusqu’à 11 %, affirment les enseignes. Crise et concurrence de l’e-commerce oblige, les intérêts des enseignes et des promoteurs de centres commerciaux ne sont plus aussi alignés qu’autrefois.


Les commerçants ne veulent plus fermer les yeux sur les hausses de charges que les foncières comme Unibail ou Klépierre leur imposent de payer. « Nous ne voulons plus payer les gros travaux d’infrastructures qui incombent aux seuls propriétaires, déclare Claude Boulle. Nous souhaitons la transparence totale avec la publication de toutes les pièces justificatives sur un extranet, centre par centre. » « Dans l’immobilier commercial, où les projets de créations de surfaces nouvelles sont encore nombreux, note un expert du secteur, il existe un phénomène de bulle. Pour éviter son explosion, les bailleurs doivent lâcher du lest. »

Source : Les Echos, 20/01/14

DIAPORAMA : Les centres commerciaux dernier cri

vendredi 17 janvier 2014

Les centres commerciaux français ont souffert en 2013

L’activité des enseignes de biens culturels implantées dans les «malls» a fortement chuté l’an dernier dans l’Hexagone.
La fréquentation des centres commerciaux s’est inscrite en repli de 1,7% en 2013. 



La crise, mais surtout la concurrence du e-commerce, commencent à peser sérieusement sur l’activité des centres commerciaux français, justifiant le recentrage de la plupart des grandes foncières sur les meilleurs d’entre eux. Selon un premier bilan – les chiffres de décembre ne sont pas encore totalement arrêtés – établi par le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), la fréquentation s’est inscrite en repli de 1,7% sur 2013.


Les chiffres d’affaires baissent, quant à eux, de 1,6%. « Ce recul de l’activité est constant depuis 2011 », a indiqué mardi le délégué général, Jean-Michel Silberstein. En 2012, la fréquentation avait déjà chuté de 1,1% et les ventes de 0,2%.
Les magasins culturels ne sont plus des locomotives


En 2013, ce sont les grandes surfaces spécialisées (GSS), notamment en culture et loisirs – les plus touchés par « l’effet Amazon » –, et les cœurs de ville qui ont le plus souffert, avec des baisses d’activité de, respectivement, 3% (dont 8,9% pour le seul secteur de la culture) et 4,3%. Des évolutions que confirme le projet de fermeture par la FNAC de deux de ses magasins , à Portet-sur-Garonne, près de Toulouse, et à Villiers-en-Bière, en région parisienne, deux gros centres commerciaux de périphérie.


Les boutiques de moins de 750 mètres carrés (–1,2%) et les secteurs de la beauté-santé (+ 1,1%) et de l’équipement de la personne (+ 5,2%) ont mieux résisté. « Les enseignes de biens culturels ne jouent plus leur rôle de locomotive, notamment dans les centres commerciaux de centre-ville », a résumé Christian Dubois, directeur général de Cushman & Wakefield France lors de la conférence de presse donnée à Paris par le CNCC.
Mauvais mois de décembre


La fédération d’enseignes Procos confirme, elle aussi, outre la baisse tendancielle de la fréquentation des centres commerciaux, le déclin des GSS. Son baromètre sur le commerce spécialisé affiche une baisse d’activité de 0,9% pour 2013, et de 2,8% pour le seul mois de décembre. Et ce sont bien les grandes et moyennes surfaces qui tirent l’indice vers le bas, avec pour l’année une diminution de leur chiffre d’affaires de 1,4%, contre seulement –0,7% pour les boutiques.

En revanche, Jean-Michel Silberstein, du CNCC, a souligné que « quoi qu’on ait pu dire ces derniers mois, le concept d'hypermarché reste solide ». Il s’est en outre déclaré «relativement optimiste » pour 2014. « On a atteint un plancher, on ne va pas descendre plus bas », a-t-il déclaré.
Reports d’ouverture

Signe des temps, malgré l'inauguration de sites spectaculaires comme Aéroville, près de l'aéroport Charles-de-Gaulle , ou Beaugrenelle, à Paris , l'année 2013 a été marquée, note Cushman & Wakefield par un nombre croissant de reports d’ouvertures de centres et de parcs d’activité commerciale. Seuls 58 % des ouvertures prévues ont eu lieu. Du côté de la fédération d’enseignes Procos, on constate la même tendance à « l’étalement dans le temps des projets ».



Source : Les Echos, 16/01/04

Budget : le déficit de l’Etat plus lourd que prévu en 2013


Le déficit de l’Etat a atteint 74,9 milliards, soit 2,7 milliards de plus que prévu. La maîtrise des dépenses ne compense pas les moins-values fiscales.



« La dépense publique a été maîtrisée en 2013 puisque l’Etat aura dépensé moins que ce qui avait été voté par le Parlement », avait indiqué François Hollande mardi. Les chiffres de l’exécution budgétaire 2013 vont le confirmer. L’ensemble des dépenses de l’Etat sont en baisse de 3,4 milliards d’euros par rapport à l’objectif voté en loi de Finances initiale. La discipline a même été meilleure qu’attendu en fin d’année puisque les dépenses sont inférieures de l’ordre de 600 millions par rapport à ce qui était anticipé à l’automne (lors du collectif budgétaire). Cela s’explique par un pilotage au plus près des dépenses des ministères (la masse salariale des fonctionnaires d’Etat est stabilisée), mais aussi par une moindre charge de la dette et des pensions (avec des départs à la retraite inférieurs aux attentes).


Une nouvelle de bon augure au moment où le chef de l’Etat a mis le cap sur les économies pour réduire le déficit et financer la baisse des charges des entreprises. Mais une nouvelle qui ne fait que limiter le dérapage du déficit budgétaire. Celui-ci atteindra 74,9 milliards d’euros. Cela représente une baisse de 12 milliards d’euros par rapport à 2012, mais c’est 2,7 milliards de plus que prévu lors du collectif. On est donc encore plus loin de l’objectif initial du budget 2013 (62,3 milliards).
Risque sur le déficit public


Car les recettes fiscales, elles, ne sont pas au rendez-vous. Les moins-values n’auront pas été de 10,8 milliards l’an dernier, mais de… 14,3 milliards d’euros, soit une nouvelle moins-value de 3,5 milliards par rapport au collectif. La fin de l’année a été particulièrement décevante du côté de l’impôt sur les sociétés (2,5 milliards de moins que prévu dans le collectif) et de l’impôt sur le revenu (1,8 milliard de moins). La polémique va repartir de plus belle sur l’efficacité des hausses d’impôts décidées pour 2013. Les recettes de TVA sont en revanche un peu meilleures que prévu (+ 0,6 milliard), ce qui nuance l’analyse quant à l’évolution de la conjoncture.


Ce dérapage du déficit budgétaire fait évidemment porter un risque sur le déficit public. Intégrant également les comptes de la Sécurité sociale et des collectivités locales, il est censé être ramené à 4,1 % de PIB fin 2013, après 4,8 % en 2012. Le chiffre ne sera publié par l’Insee que fin mars, mais l’aléa est clairement négatif. L’exécutif ne devrait pas pour autant modifier sa prévision à ce stade. D’autres indicateurs vont en effet dans le bon sens, à l’instar des dépenses d’assurance-maladie, qui devraient être inférieures de plus de 1 milliard d’euros à l’objectif voté (alors que Bercy tablait jusque-là sur 500 millions).


Une chose est sûre, la discipline sur les dépenses sera encore plus incontournable en 2014 et même jusqu’à la fin du quinquennat. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l’a rappelé jeudi aux ministres dans une « lettre de méthode » sur la procédure budgétaire. « Nous devrons dégager au moins 50 milliards d’euros d’économies par rapport à l’évolution spontanée de la dépense publique sur les années 2015-2017. »


Vu l’ampleur des économies à trouver, le calendrier est avancé. Avec en avril « une lettre de cadrage précisant, pour chacune des années 2015 à 2017, le volume d’économies » pour chaque ministre. Charge à eux de « proposer des réformes structurelles ».

Source : Les Echos, 16/01/04

mardi 14 janvier 2014

La Redoute : le plan des repreneurs n'évitera pas 1.300 suppressions d'emplois

Nathalie Balla et Eric Courteille ont présenté le 9 janvier leur plan stratégique à quatre ans. Les réductions d'effectifs prévues par le plan de reprise de La Redoute feront appel à un maximum de départs en préretraite ainsi qu'à des départs volontaire.

La Redoute, plan social

Source : Les Echos, 14/01/14

Deezer discute d’un partenariat commercial avec Samsung

Fleur Pellerin aurait facilité les contacts, la semaine dernière au Consumer Electronics Show de Las Vegas, entre la patronne de Samsung pour l’Europe et les dirigeants de Deezer.


Le service de streaming musical Deezer discute d’un partenariat avec Samsung. - DR




Source : Les Echos, 14/01/14