vendredi 17 janvier 2014

Budget : le déficit de l’Etat plus lourd que prévu en 2013


Le déficit de l’Etat a atteint 74,9 milliards, soit 2,7 milliards de plus que prévu. La maîtrise des dépenses ne compense pas les moins-values fiscales.



« La dépense publique a été maîtrisée en 2013 puisque l’Etat aura dépensé moins que ce qui avait été voté par le Parlement », avait indiqué François Hollande mardi. Les chiffres de l’exécution budgétaire 2013 vont le confirmer. L’ensemble des dépenses de l’Etat sont en baisse de 3,4 milliards d’euros par rapport à l’objectif voté en loi de Finances initiale. La discipline a même été meilleure qu’attendu en fin d’année puisque les dépenses sont inférieures de l’ordre de 600 millions par rapport à ce qui était anticipé à l’automne (lors du collectif budgétaire). Cela s’explique par un pilotage au plus près des dépenses des ministères (la masse salariale des fonctionnaires d’Etat est stabilisée), mais aussi par une moindre charge de la dette et des pensions (avec des départs à la retraite inférieurs aux attentes).


Une nouvelle de bon augure au moment où le chef de l’Etat a mis le cap sur les économies pour réduire le déficit et financer la baisse des charges des entreprises. Mais une nouvelle qui ne fait que limiter le dérapage du déficit budgétaire. Celui-ci atteindra 74,9 milliards d’euros. Cela représente une baisse de 12 milliards d’euros par rapport à 2012, mais c’est 2,7 milliards de plus que prévu lors du collectif. On est donc encore plus loin de l’objectif initial du budget 2013 (62,3 milliards).
Risque sur le déficit public


Car les recettes fiscales, elles, ne sont pas au rendez-vous. Les moins-values n’auront pas été de 10,8 milliards l’an dernier, mais de… 14,3 milliards d’euros, soit une nouvelle moins-value de 3,5 milliards par rapport au collectif. La fin de l’année a été particulièrement décevante du côté de l’impôt sur les sociétés (2,5 milliards de moins que prévu dans le collectif) et de l’impôt sur le revenu (1,8 milliard de moins). La polémique va repartir de plus belle sur l’efficacité des hausses d’impôts décidées pour 2013. Les recettes de TVA sont en revanche un peu meilleures que prévu (+ 0,6 milliard), ce qui nuance l’analyse quant à l’évolution de la conjoncture.


Ce dérapage du déficit budgétaire fait évidemment porter un risque sur le déficit public. Intégrant également les comptes de la Sécurité sociale et des collectivités locales, il est censé être ramené à 4,1 % de PIB fin 2013, après 4,8 % en 2012. Le chiffre ne sera publié par l’Insee que fin mars, mais l’aléa est clairement négatif. L’exécutif ne devrait pas pour autant modifier sa prévision à ce stade. D’autres indicateurs vont en effet dans le bon sens, à l’instar des dépenses d’assurance-maladie, qui devraient être inférieures de plus de 1 milliard d’euros à l’objectif voté (alors que Bercy tablait jusque-là sur 500 millions).


Une chose est sûre, la discipline sur les dépenses sera encore plus incontournable en 2014 et même jusqu’à la fin du quinquennat. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l’a rappelé jeudi aux ministres dans une « lettre de méthode » sur la procédure budgétaire. « Nous devrons dégager au moins 50 milliards d’euros d’économies par rapport à l’évolution spontanée de la dépense publique sur les années 2015-2017. »


Vu l’ampleur des économies à trouver, le calendrier est avancé. Avec en avril « une lettre de cadrage précisant, pour chacune des années 2015 à 2017, le volume d’économies » pour chaque ministre. Charge à eux de « proposer des réformes structurelles ».

Source : Les Echos, 16/01/04

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