jeudi 8 mai 2014

Résultats en baisse pour Alstom qui ne distribuera pas de dividende

Si le chiffre d’affaires du géant industriel s’est maintenu à un niveau stable, le bénéfice net a lui diminué de 28% sur l’exercice écoulé. Les nouvelles commandes se sont aussi inscrites en baisse de 10%.

Le chiffre d’affaires d’Alstom est resté stable à 20,7 milliards d’euros sur le dernier exercice

Alors que les négociations se poursuivent dans le dossier Alstom et que ce mardi,la SNCF, la RATP et RFF se sont invités dans le débat , le géant industriel a publié mercredi des résultats en baisse pour son dernier exercice et a prévenu qu’il renonçait à un dividende.

Le titre Alstom perdait 0,5% à 0,7 % dans les premiers échanges en Bourse de Paris, après avoir lâché plus de 2 % la veille.

Le fabricant de turbines électriques et de TGV a dégagé un bénéfice net en baisse de 28% sur l’exercice décalé achevé fin mars, à 556 millions d’euros, affecté par des dépréciations d’actifs et l’augmentation de charges de restructuration et financières. Il n’a pas réaffirmé les prévisions pour le prochain exercice qu’il avait exposées en janvier.

« Les conditions macroéconomiques continuent à peser sur la performance commerciale d’Alstom avec un environnement toujours peu porteur dans les pays matures. Dans ce contexte économique, de nombreux grands projets d’infrastructure ont été décalés, notamment chez Thermal Power », son activité principale dans les centrales thermiques, a expliqué le groupe dans un communiqué. Cette division, qui fournit des centrales électriques clefs en main et de gros équipements comme des turbines et alternateurs, souffre d’un marché européen de l’électricité en surcapacités.

Chiffre d’affaires stable

Le chiffre d’affaires est resté stable à 20,7 milliards d’euros, pour un résultat opérationnel annuel en recul de 3% à 1,4 milliard, ce qui donne une marge opérationnelle en léger retrait à 7% (contre 7,2% sur l’exercice précédent), comme l’avait anticipé le groupe. Les nouvelles commandes se sont également inscrites en baisse, de 10% à 21,5 milliards d’euros. Le carnet de commande total s’établissait ainsi à 51,5 milliards d’euros à la fin de l’exercice, représentant deux ans et demi d’activité.

Indicateur très regardé, par le marché, la trésorerie libre est repassée en terrain positif au second semestre. Sur l’ensemble de l’exercice écoulé, elle est négative de 171 millions d’euros. En novembre, Alstom avait annoncé la suppression de 1.300 postes dans le cadre d’une accélération de ses économies, essentiellement dans son activité de centrales électriques.
General Electric ou Siemens

Pour accroître sa marge de manoeuvre financière, le groupe avait aussi lancé un nouveau plan de cession d’actifs de 1 à 2 milliards d’euros, avec notamment la vente envisagée d’une participation minoritaire d’Alstom Transport, sa branche de construction ferroviaire, qui fabrique notamment les TGV.

Retournement de situation fin avril, avec le dépôt d’une offre de rachat du pôle énergie d’Alstom par l’américain General Electric , avec qui l’industriel français avait mené des discussions secrètes. L’allemand Siemens s’est par la suite invité dans le processus avec le soutien du gouvernement français. Le conseil d’administration d’Alstom s’est donné jusqu’à la fin ma i pour étudier d’éventuelles offres de rachat pour sa branche énergie, avant d’entrer en négociations exclusives avec l’un des deux candidats.

Si General Electric semble mieux parti , Siemens a contre-attaqué en proposant également de racheter les activités énergie du groupe, mais en ajoutant dans la transaction sa propre activité Transports. Si la cession de l’énergie devait aboutir, Alstom se concentrerait sur son pôle transport et utiliserait le produit de la cession pour réduire son endettement.

Alstom intéressé par la signalisation ferroviaire de GE

Selon patrice Kron, le PDG du groupe français, Alstom va discuter avec General Electric de possibles alliances dans le ferroviaire mais s’intéresse en priorité à l’activité de signalisation du groupe américain. 
« Nous allons évidemment discuter avec General Electric de ce qu’on peut faire ensemble dans ce domaine-là. Et je dois dire qu’il y a dans le portefeuille de General Electric une activité de signalisation qui mérite d’être examinée », a-t-il affirmé avant d’ajouter : « Après, il y a une autre grosse activité de GE dans le domaine des locomotive fret, qui est très américaine et de niche, dans laquelle nous ne sommes pas présents et que je connais donc assez mal. Donc je ne vois pas vraiment le type de synergies qu’elle serait de nature à générer pour Alstom Transport ».

Les Echos, 07/05/14

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