samedi 15 février 2014

L’activité et l’investissement repartent en France

La croissance a atteint 0,3% au quatrième trimestre, et 0,3 % en 2013. L’objectif du gouvernement d’une progression de 0,9% du PIB cette année est jugée crédible.


La croissance du PIB français s’est élevée à 0,3% l’an passé. - AFP

Enfin une bonne nouvelle économique ! La croissance du PIB français s’est élevée à 0,3% l’an passé, un chiffre légèrement supérieur aux attentes de l’Insee et du gouvernement, après une année 2012 très difficile. Alors que la richesse de l’Allemagne a crû de seulement 0,4% en 2013, que l’Italie a vu son PIB reculer de 1,9% et les Pays-Bas, de 0,8%, la France n’a donc pas été distancée par ses voisins. Mieux, l’Hexagone a retrouvé son niveau de richesse d’avant crise, c’est-à-dire du premier trimestre 2007. Tout un symbole. François Hollande a d’ailleurs salué « la confiance retrouvée par les acteurs économiques » en France, selon la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, à la sortie du Conseil des ministres ce vendredi.

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« Il ne faut pas s’emballer »

D’autant que la croissance sur les trois derniers mois de l’année a été soutenue notamment par l’investissement des entreprises. « Après sept trimestres consécutifs de baisse, l’investissement des entreprises est reparti à la hausse », se félicite Cédric Audenis chef du département conjoncture de l’Insee. Le rebond est notable puisqu’il atteint 0,9 % au quatrième trimestre. Mais « il ne faut pas s’emballer. L’investissement des entreprises a progressé entre autre grâce à l’anticipation du durcissement des normes antipollution sur les camions neufs intervenu au 1er janvier 2014. La reprise de l’investissement serait modérée sur l’année en cours », poursuit l’économiste.

Quant à la consommation, elle a aussi largement progressé au quatrième trimestre(+0,5 %) mais, là encore, il s’agit d’effets temporaires. L’anticipation de la hausse du taux intermédiaire de TVA, le déblocage de l’épargne salariale et la hausse du malus écologique dans l’automobile au 1er janvier 2014 expliquent cette hausse. « La demande va probablement moins progresser au cours des prochains trimestres », préviennent les économistes d’Exane BNP Paribas. « Il y aura un contrecoup au cours des deux premiers trimestres de cette année. Car si on attend une stabilisation de l’emploi, on le ne voit pas repartir franchement. Et les salaires réels, eux, devraient ralentir», abonde Cédric Audenis.
Les exportations, « seul moteur vraiment dynamique»

Restent les exportations, en hausse de 1,2 %. « C’est le seul moteur vraiment dynamique», selon l’expert de l’Insee. «La demande adressée à la France va croître et, si les entreprises françaises n’en capteront pas 100%, elles ont montré ces derniers trimestres qu’elles étaient capables d’y répondre », poursuit-il.

« La France a bien pris le train de la reprise même si c’est sans grand élan », résume Hélène Baudchon de BNP Paribas. Pour 2014, l’acquis de croissance s’élève désormais à 0,3%. Ce qui fait dire aux économistes d’Exane BNP Paribas que « l’objectif du gouvernement d’une croissance de 0,9 % cette année paraît désormais facile à atteindre ». En effet, il suffirait que la croissance du PIB atteigne 0,2% seulement par trimestre au cours de l’année 2014 pour que la richesse nationale produite grimpe autant que le gouvernement l’espère.
Un vent d’optimisme modéré

Cela ne semble pas impossible puisque l’Allemagne, premier partenaire commercial de la France, devrait voir son PIB progresser de 1,8 % cette année. Dans la zone euro, la croissance est repartie au quatrième trimestre. «Sur le Vieux Continent, la reprise est plus robuste qu’elle ne paraissait jusqu’à présent », constate Jean-Christophe Caffet, de Natixis. « Le redémarrage des échanges internationaux devrait permettre au commerce extérieur français, dans un contexte de demande intérieure toujours faible, de contribuer pour près de 40% au chiffre de croissance de 2014 », estime l’économiste.

Certes, les problèmes de l’Hexagone - fort taux de chômage, déficit public et commercial élevés - ne seront pas réglés cette année, ni le manque de coordination des politiques économiques en zone euro. Mais un vent d’optimisme modéré semble souffler sur la France. Et cela ne s’était pas vu depuis mi-2012.

Source : Les Echos, 15/02/14

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