lundi 21 juillet 2014

L'Inde veut sortir son secteur autoroutier du marasme

La relance de la construction d'autoroutes fait partie des priorités du nouveau gouvernement de New Delhi.
Les entreprises privées, notamment françaises, sont à l'affût d'opportunités sur ce marché potentiellement immense.


Construction d'une autoroute aérienne à New Delhi. 

Mettre en place un plan d'action « rapide et étroitement contrôlé » pour la mise en oeuvre du programme national d'autoroutes : telle est l'une des priorités du nouveau gouvernement indien. Et pour cause, les colossales ambitions de l'Inde en matière de construction d'autoroutes ont fait long feu.

Au début de la décennie, il s'agissait de construire 20 kilomètres d'autoroutes par jour. Ce programme, unique au monde par son ampleur, reposait sur un appel massif aux capitaux privés. Mais, très vite, l'enthousiasme est retombé jusqu'à ramener le programme au point mort. Durant l'année fiscale 2013-2014 (close fin mars), pas un seul projet de partenariat public-privé (PPP) n'a été attribué… faute de candidats !

Plusieurs raisons expliquent cette débâcle. Croyant y voir un eldorado, de nombreuses entreprises de BTP se sont ruées sur le marché, pensant qu'elles « allaient gagner beaucoup d'argent dans la construction d'autoroute, sans rien connaître à la gestion de concession », constate un industriel du secteur. Résultat, elles ont souvent bâti leurs offres sur des prévisions de croissance totalement irréalistes. Dans l'euphorie ambiante, les banques nationalisées ont accordé des lignes de crédit considérables à des projets non viables. Face à l'explosion des mauvais risques, elles ont fermé les robinets du crédit.
Des retards considérables

En outre, du fait des tracasseries administratives, les projets d'autoroutes ont accumulé des retards considérables, évalués par l'agence de notation Crisil à 10,5 mois en moyenne, avec une nette aggravation depuis deux ans. Dans ce paysage sinistré, des dizaines de promoteurs, financièrement étranglés, cherchent à vendre leurs projets.

En fait, tout le secteur espère les initiatives promises par le gouvernement du nouveau Premier ministre, Narendra Modi, connu pour son attachement aux infrastructures, notamment en matière de simplification des autorisations et des achats de terrains, de mode de fonctionnement des contrats PPP, etc.

En attendant, le marché autoroutier suscite quand même l'intérêt de plusieurs acteurs français. La société d'ingénierie Egis fournit, par exemple, une vaste gamme de prestations aux différents acteurs (lire l'interview ci-dessous). Le groupe de BTP Vinci, qui a tenté en vain voici quelques années d'obtenir des concessions avec le groupe indien HCC, étudie lui, selon nos informations, une entrée sur marché via le rachat de concessions existantes.

Les Echos, 24/06/2014

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire