mercredi 6 août 2014

Bleuforêt ou l’art du tricot pas à pas

Tricotage des Vosges, à Vagney dans les Vosges, produit 5 millions de paires de chaussettes par an et emploie 245 salariés.


Depuis 2011, l’entreprise Tricotage des Vosges ouvre ses ateliers aux visiteurs. - DR

C’est au pied du quai de réception des matières premières que Thierry, mécanicien-régleur et guide du jour, accueille le petit groupe de visiteurs. Objectif : une plongée dans l’univers insolite du tricotage des chaussettes, produites par la société Tricotage des Vosges et vendues sous la marque Bleuforêt®. Depuis 2011, l’entreprise, située à Vagney (Vosges) ouvre ses ateliers aux visiteurs qui découvrent le fonctionnement des 245 métiers à tricoter circulaires et entièrement automatisées. Il faut cinq minutes pour tricoter une chaussette et trois fois plus de temps pour réaliser un collant. Certains métiers de nouvelles générations assurent également la couture des pointes des chaussettes. Une machine automatique effectue aussi un contrôle aléatoire de conformité dimensionnelle. Un processus que le visiteur est invité à suivre presque pas à pas.
Un positionnement haut de gamme

Chaque année, 5 millions de paires de chaussettes et collants sortent ainsi de l’usine vosgienne, à destination des grands magasins, de boutiques spécialisées indépendantes et des enseignes de la grande distribution. Un savoir-faire ancestral : l’ancienne filature a été créée au début du siècle dernier. Elle ne porte toutefois le nom de Tricotage des Vosges que depuis 1994. Date à laquelle, le groupe Dim pour lequel l’usine produisait sous licence, a quitté les lieux. Jacques Marie, dirigeant de Dim France, a alors décidé de conserver le site, et d’y créer une nouvelle entreprise, Tricotage des Vosges, qu’il repositionne sur le segment haut de gamme, avec un outil de production modernisé. Les 180 salariés du site sont conservés.Ce pari, à contre-courant de la vogue des délocalisations, s’avère aujourd’hui payant. Le chiffre d’affaires de l’entreprise est de 25 millions d’euros et le nombre de salariés a grimpé à 245. Mais si les articles sont fabriqués intégralement sur place, faute de producteurs français, les fils de coton, laine mérinos, cachemire, soie sont importés, essentiellement d’Italie.

Au terme d’un périple d’une heure et demie, le visiteur arrive enfin aux dernières étapes de fabrication, couture, pliage, appairage avant de passer sur la ligne de conditionnement. « Nous disposons d’un outil informatique permettant de gérer les besoins de réassort de nos clients de la grande distribution en temps réel. Nous atteignons un taux de satisfaction supérieur à 96 % », certifie le guide. La visite s’achève dans le hall d’expédition d’où chaque après-midi partent plusieurs milliers de paires de chaussettes. « Ces visites assurent la notoriété de la marque » assure François Curé, directeur général de Tricotage des Vosges. Elles sont aussi, pour le groupe, une affaire rentable. La boutique attenante à l’usine accueille plusieurs milliers de visiteurs et réalise un chiffre d’affaires de 150.000 euros.

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