mercredi 6 août 2014

L’ancien PDG de Caddie peaufine un projet de reprise

Stéphane Dedieu est prêt à reprendre le fabricant de chariots de supermarché.Il s’appuie des distributeurs européens de la marque Caddie et de l’allemand Shopbox.


Caddies à l’usine Caddie de Drusenheim en mars 2012 AFP PHOTO

L’ouverture aux candidats repreneurs du « data room » fin juillet de cette filiale du groupe Altia, également enredressement judiciaire depuis le 1er août, l’ancien PDG de Caddie l’attendait avec impatience : « Le temps presse, il y a des annulations de commandes », s’inquiète Stéphane Dedieu, aujourd’hui PDG de Hebeco, une société de plasturgie fournisseur de Caddie. Pour autant, il est déterminé à déposer une offre. Son projet, il en connait déjà les contours. « Pour recréer un concurrent de qualité face à l’Allemand Wanzl, dit-il, il faudra redimensionner Caddie, réduire la masse salariale et viser un chiffre d’affaires proche de 20 millions d’euros, ce qui représente une production de quelque 200.000 chariots par an ».
L’addition sociale risque d’être lourde

Socialement, l’addition serait lourde, avec probablement pas loin de 200 suppressions d’emplois sur les 400 du site de Drusenheim. Mais Stéphane Dedieu se refuse, pour l’heure, à donner le moindre chiffre. Quant à l’usine de galvanisation d’Oberhausbergen qui emploie une cinquantaine de personnes, il n’est pas sûr qu’il fasse une offre, « on peut faire sans », lâche-t-il sans plus de précision. D’ailleurs, le nouveau directeur général d’Altia Industry et de Caddie, Michel Rességuier, reconnaît qu’une mise aux normes de cette unité se chiffrerait à près de 10 millions d’euros et que l’hypothèse de sous-traiter le zingage reste une option. A cet égard, certains n’excluent pas une éventuelle coopération avec le concurrent Wanzl, installé à Sélestat. Mais dans l’immédiat, l’ancien directeur export de Caddie, devenu PDG en 2009 avant de démissionner après la reprise par Altia en 2012, peaufine son business plan. « Autour de moi, dit-il, il y aura des gens du métier, des distributeurs de la marque, notamment en Italie et dans les pays de l’Est, ainsi que Shopbox, une entreprise familiale allemande dont je dirige la filiale française ». Cette société basée à Heilbronn est spécialisée dans le nettoyage et la réparation de flottes de chariots de supermarché.

Trois autres offres

S’il bénéficie de la confiance d’une bonne part du personnel, mais aussi des banquiers alsaciens et des élus locaux, Stéphane Dedieu sait qu’il aura sans doute face à lui trois autres candidats repreneurs, notamment des fonds d’investissement. Des concurrents qui restent pour l’instant dans l’ombre, du moins le temps d’analyser les comptes de Caddie, en redressement judiciaire depuis le 27 juin. A cet égard, Michel Rességuier ne cache pas qu’à son arrivée les outils de gestion étaient inexistants et qu’il lui a fallu constituer une base de données fiables pour alimenter le « data room ». En principe, le délai de remise des offres est prévu autour du 12 septembre, avec l’objectif pour le tribunal de commerce de Paris de statuer fin septembre, fin de la période d’observation.


Les Echos, 4/08/14

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire